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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 21:39


Les acteurs
Anne-Lise Heimburger vient de jouer dans La Nuit de L’Iguane, de Tennessee Williams, mis en scène de Georges Lavaudant, à la MC 93 Bobigny, Dieu Comme Patient,
de Lautréamont, mise en scène par Matthias Langhoff, au théâtre des Abesses, Le Mendiant, ou la mort de Zand, de Iouri Olecha, mis en scène par Bernard Sobel, au Théâtre National de la Colline, et dans La Tour, de et mis en scène par Gerard Watkins, au Théâtre de Gennevilliers.
Fabien Orcier vient de jouer dans Les Trois Soeurs et dans 3 Tcheckov, de Anton Tcheckov, ainsi que dans Peer Gynt, de Ibsen, mise en scène par Patrick Pineau, dans La Tour de et mis en scène par Gerard Watkins au théâtre de Gennevilliers. Il a notamment jouer dans toutes les mises en scène de Gérard Watkins depuis la création de Scorches à l’école de l’acteur Florent en 1985. Il a  travaillé avec Jean-Hugues Anglades, Nelly Borgeaud, Claire Lasnes, Georges Lavaudant, Laurence Mayor, Laurent Pelly, Karel Reisz, Serge Sandor, Bernard Sobel, et Frederic Tokarz.

Le scénographe
Michel Gueldry est devenu comme une extension de mon écriture. C'est lui qui a rendu mes trois derniers spectacles possibles. Il a fait le miracle de Icône à la piscine de St-Ouen, et celui de La Tour, à Gennevilliers.Il travaille également avec d'autres compagnies.

Dogme 95/
En relisant ce que les réalisateurs Thomas Vinterberg et Lars Von Trier s’étaient raconté pour créer le dogme 95, je me suis aperçu que je m’étais imposé certaines règles concernant l’écriture du théâtre intimiste et minimaliste d’Identité. Et j’ai voulu les prolonger dans la mise en scène, qui pour moi est un prolongement de l’acte d’écriture. Les règles et restrictions du théâtre n’étant pas les mêmes qu’au cinéma, je les ai réorientées à ma manière. Pas d’entrée ni de sortie des personnages. Unité de lieu, évidemment. Pas de chaises, de canapé, de table, ni de fenêtres. Pas de bande son. Pas de construction de décor. Un seul élément de décoration achetable dans le commerce, ou sur ebay. (Ici, une moquette à poil long) Pas d’armes à feux. Une seule source de lumière, ou direction de lumière. J’ai hésité à proscrire les noirs entre les scènes, au profit d’un seul effet qui dure toute la pièce. Ce que j’aime dans cette recherche, c’est la subjectivité des restrictions, et de ce que l’on considère comme artificiel. Pas d’effets de mise en scène, donc, mais qui a pour compensation le fait qu’il n’y ait pas d’effet d’acteurs, non plus, et si possible pas d’effet d’écriture.

Le corps, et la chair de l’acteur.
C’est la première fois que je m’aperçois à quel point la position, la sculpture du corps, est intimement liée à une parole et à sa vérité. J’ai particulièrement apprécié le jeu massif et entier de Anne-Lise Heimburger et de Fabien Orcier. Ils sont arrivés à une sorte de « grain », d’humanité, que j’ai du mal à quitter après les répétitions. C’est une forme d’épaisseur qui constitue une matière sensuelle qui l’emmène vers l’animal blessé, celui qui se détruit en cherchant son salut. J’en ai un peu assez du second degré et du cossu et des citations, de ce qui nous éloigne de ce que nous sommes, dans notre forme incomplète. J’ai pensé à Rodin assez vite. On ira faire un tour au musée cette semaine et profiter des beaux jours.

Jeunes hommes en colère
John  Osborne avait lâché une bombe en 56 au Royal Court avec une pièce intitulé Look Back in Anger (bizarrement traduit la paix du dimanche , mais c’est difficile à traduire, « la mémoire en colère » paraît un peu pompeux.) Mais c’est une tradition nord-américaine qui est venu en Europe puisque, déjà, dans les années cinquante, il y avait Williams, Saroyan, et Miller, qui avaient cherché un théâtre populaire et subversif, ancré dans les classes moyennes. Laurence Olivier, qui avait vu la pièce d’Osborne accompagné par Williams et de Vivian Leigh, avait grogné, mmouuais ; mais Williams lui avait dit tu es fou, c’est vraiment très bon, et Olivier devait triompher quelques années plus tard dans « The Entertainer ». Il aura fallu attendre le Blasted de Sarah Kane 40 ans plus tard, pour retrouver ce niveau de polémique. J’ai toujours aimé ce théâtre-là, et j’ai voulu m’y abandonner, tout simplement. Parce que c’est un véhicule formidable, parce que c’est urgent, non-bourgeois, et terriblement vivant. Jimmy Porter disait ; « et si on jouait à un jeu, si on faisait semblant qu’on était des êtres humains ? » Marion Klein pourrait dire la même chose.

L’amendement Mariani.
Ceux qui s’attendent à une forme de théâtre haut-parleur vont certainement être déçu, mais je me sens obligé d’en parler parce que c’est une colère qui a guidé et qui a fabriqué la fiction d’identité. La famille n’a pas plus à voir avec l’hérédité, que l’appartenance du sol a à voir avec le fait d’y être né. Des gens vont être conduit à se déplacer de plus en plus, qu’il s’agisse de catastrophes économiques ou écologiques, et je déteste toute cette criminalisation du mouvement. Mais les lois s’empilent, au nom de notre sécurité et de notre bien être, et il faut être bien crédule pour donner raison à leurs apparentes motivations. Les artistes doivent être aux aguets des facteurs déshumanisants, comme l’étaient Alejandro Gomes Inarritu avec Babel ou Michael Winterbottom avec In this world. Le théâtre politique n’est pas une fin en soi, car quand on travaille en profondeur, les réalités deviennent de plus en plus complexes et irrationelles, mais ce monde est là, et ne s’en va pas. Et pour faire face, dés réponses artistiques doivent se multiplier pour créer une richesse de point de vue. Pour cela, je trouve la pratique du théâtre aujourd’hui en France étrangement absente, par rapport au cinéma ou la musique. Or les possibilités d’échapper aux leçons de morales creuses par la présence des corps et de la poétique, y sont infinis.
Interview Besson 
L'amendement
Interview d'Alpha Blondy
Lettre de MD Traore, Enseignant au Mali, à N. Sarkosy
Pétition

Rafle du Vel d’Hiv
J’ai voulu écrire un texte d’histoire, trouver une forme de théâtre d’histoire, et j’ai fait beaucoup de recherches sur la rafle du Vel d’Hiv. Je n’ai jamais réussi à trouver la forme, ni le théâtre pour ça. Mais cette recherche est très présente dans Identité. Je pense que je dois m’accepter, et accepter le fait qu’il doit toujours y avoir une part d’invention et de torsion des réalités dans ce que j’écris. J’ai beau déguiser cette pulsion avec des situations de plus en plus réalistes, c’est toujours là. Mais on a caché et masqué cette histoire trop longtemps. Et elle ressurgit dans Identité, à une place assez centrale. Comme si elle scellait le destin des personnages et de leur choix.
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commentaires

P
<br /> Bonjour, je suis venue ce soir a la representation d'Identite au theatre de la Bastille, je decouvre avec cette creation et votre travail et votre ecriture.un tres tres beau moment de theatre tout<br /> en tension entre les acteurs, une tres belle langue, merci<br /> <br /> <br />
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